Historique

À partir de 1806, l’Angleterre se ravitaille en bois au Canada et instaure un tarif préférentiel qui favorise la vente de ce produit en Europe. Dès 1810, le bois représentait les trois quarts de la valeur de tous les produits exportés du Canada. Puis, au milieu du 19e siècle, la demande du marché américain en bois d’œuvre connaît une forte expansion de sorte que le domaine agroforestier s’étend progressivement à toutes les régions du Québec. 

C’est dans ce contexte prometteur que le moulin à scie de Fortunat David a vu le jour en 1891. 

À l’arrière-scène, toutefois, au milieu du 19e siècle, une récession économique secoue le Québec. En quête d’une vie meilleure, des centaines de milliers de Canadiens français s’exilent aux États-Unis. Pour contrer cet exode massif, en 1867, l’État provincial ouvre la porte à la colonisation des régions vierges en imposant une taxe sur les grandes propriétés foncières, souvent d’importants fiefs forestiers, et en offrant des lots gratuits aux colons. Le Curé Labelle devient le porte-étendard de cette cause et se met à parcourir la région autour de Saint-Jérôme dans un rayon de 200 km pour choisir l’emplacement de futurs villages. 

En 1871-1872, le Curé Labelle entreprend l’exploration des cantons de Wolfe et Salaberry qu’il surnomme « la Repousse » (Ripousse) en raison de l’impressionnant massif montagneux qui s’étend d’est en ouest, au nord du lac Cornu. À l’époque, cette barrière naturelle rend l’accès de Sainte-Agathe à Saint-Faustin très difficile, sinon périlleux. Une première route est tracée et abandonnée. La seconde route se forge une vilaine réputation, Benjamin de Montigny la décrit en ces termes : « C’est la terreur du pionnier, mais aussi son épreuve. Celui qui va s’établir au-delà de Sainte-Agathe et qui passe la Repousse est considéré comme ayant franchi tous les plus grands obstacles. » Toutefois, les annales de la paroisse Saint-Jean-de-Brébeuf indiquent que les premiers colons de la Chute aux bleuets arrivent sur la Rouge entre 1877 et 1880. 

Toujours en 1871, le chanoine Maxime Leblanc de Sainte-Agathe donne naissance à la mission de « la Repousse » qui englobait les territoires des paroisses actuelles de Saint-Faustin, Sainte-Jeanne-d’Arc (Lac-Carré) et Saint-Pie-X (Lac-Supérieur). Cette démarche s’inscrit dans la volonté du clergé de participer activement à la colonisation et d’édifier un rempart français et catholique en territoire anglo-protestant. 

Aussi étonnant que cela puisse paraître, il y avait des colons en 1878 à Saint-Faustin, avant même que cette paroisse soit identifiée en 1881 comme faisant partie de la « municipalité du canton de Wolfe » et qu’un chemin décent la relie en 1882 à Sainte-Agathe. 

En dépit du fait que la région était éloignée et peu propice à l’agriculture, le Curé Labelle avait réussi à convaincre quelques familles de Canadiens rapatriés de la Californie et de l’ouest des États-Unis de venir s’installer dans le nord du canton de Wolfe, au lac Supérieur. Tout un exploit! 

Celui qu’on a surnommé « le roi du nord » avait également pressenti la vocation touristique de cette contrée riche en lacs et montagnes, couvert d’un précieux tapis végétal. Sa vision s’est concrétisée grâce au P’tit Train du Nord qui se rend jusqu’à Saint-Jovite en 1892, puis jusqu’au lac Mercier en 1904. 

Au début des années 1900, il n’y a que quinze familles établies au lac Supérieur. Mais, durant la saison estivale, les villégiateurs et les touristes fréquentent la région. Ils réclament une église et un prêtre permanent. En 1916, le curé de la paroisse de Saint-Faustin accepte que l’abbé William aille dire la messe dominicale. Ce n’est toutefois qu’en 1944 que des prêtres de la Fraternité sacerdotale prennent en charge la paroisse Saint-Pie-X. Ils acquièrent le terrain sur le bord du lac Supérieur près de Mont-tremblant, ce qui permet d’ouvrir le scolasticat pour les prêtres en repos ou en vacances et d’ériger la chapelle du cénacle Notre-Dame-de-la-Paix. 

Il est à noter que les registres de la paroisse Saint-Faustin remontent à 1886 et ceux de la paroisse Saint-Pie-X à 1981, ce qui crée certaines zones grises quant à l’identification des premières familles de Lac-Supérieur. 

Pendant cet intervalle de près d’un siècle, des événements majeurs se produisent : 

En 1913 : On assiste à l’ouverture du bureau de poste sous le nom Lac-Supérieur. 

En 1944 : Le canton de Wolfe, dénommé d’après de général britannique James Wolfe, vainqueur de la bataille des Plaines d’Abraham, change de nom et devient la municipalité de Saint-Faustin. 

En 1957, cette municipalité est scindée en deux municipalités : la partie nord devient la municipalité de Lac-Supérieur tandis que la partie sud devient la municipalité de Saint-Faustin-Sud. 

1960, la municipalité de Saint-Faustin-Sud adopte le nom de Saint-Faustin. 

En somme, la dynamique du développement de Lac-Supérieur prend sa source au milieu du 19e siècle dans une grande migration intérieure progressive qui comportait de nombreux embûches. 

Notre histoire va donc des pionniers au leadership car, aujourd’hui, notre municipalité possède de solides valeurs identitaires « liées à la NATURE, la QUIÉTUDE, la PRÉSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT et la QUALITÉ DE VIE ». Ces valeurs se greffent à une vision inspirante, soit « conserver son statut de leader au sein de la MRC en matière de développement durable et être une destination écotouristique recherchée ».